L'EDITO DES CASINOS
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Partouche obtient un sursis

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Partouche obtient un sursis Empty Partouche obtient un sursis

Message  François Mer 28 Oct - 21:27

L'annonce par l'exploitant de casinos Groupe Partouche d'un nouvel accord autour de sa dette bancaire est une très bonne nouvelle pour le groupe, qui lui permet de poursuivre son activité en conservant son indépendance, tout du moins pour le moment.
Mais le protocole d'accord négocié est contraignant alors même que Partouche doit faire face à un défi majeur: celui de l'ouverture à la concurrence du marché français des jeux sur Internet, au printemps 2010.
Le groupe a certes obtenu une restructuration de sa dette bancaire, qui prévoit un allongement de trois ans de la maturité et un assouplissement des clauses d'exigibilité. Mais il a logiquement accepté en contrepartie un renchérissement du service de cette dette, ainsi que plusieurs autres concessions.
Notamment, le casinotier va céder pour environ 100 millions d'euros d'actifs - sans doute des casinos - d'ici deux à trois ans, il a accepté une limitation de ses investissements et il a promis de reverser la majeure partie de son cashflow excédentaire à partir de l'année prochaine.
En somme, le groupe a obtenu les moyens de poursuivre son activité dans son coeur de métier, mais pas de se lancer dans une nouvelle activité.
Or Partouche va devoir investir en vue de l'ouverture du marché français des jeux en ligne, prévue au printemps prochain et, dans tous les cas, avant la Coupe du monde de football de l'été 2010.
L'enjeu de cette diversification est particulièrement important pour le groupe.
Partouche a en effet beaucoup souffert de l'évolution de la réglementation, avec notamment l'interdiction de fumer dans les lieux publics depuis le début 2008, ainsi que de la récession économique qui éloigne la clientèle de ses casinos. Mais le groupe est également pénalisé par la concurrence illégale des nombreux sites de jeux en ligne étrangers, sur lesquels vont jouer les résidents français.
Partouche a ainsi été déficitaire lors de l'exercice 2007-2008. Malgré les aides fiscales du gouvernement, compte tenu des dépenses marketing nécessaires au développement de ses activités interactives, le groupe devrait également terminer 2008-2009 et 2009-2010 dans le rouge, selon FactSet.
Certes, la réalisation de son plan de cession d'actifs pourrait donner au groupe de nouvelles marges de manœuvre pour accentuer ses dépenses marketing et gagner des parts de marché sur Internet.
La partie n'en sera pas moins ardue. Le marché du jeu sur Internet est déjà largement structuré et le groupe y fera figure de nouvel entrant. De plus, les segments des jeux sur Internet qui seront ouverts à la concurrence en France - poker, paris hippiques et sportifs - sont parmi les moins rentables. Et les joueurs pourraient être d'autant plus tentés de continuer à jouer à l'étranger que la fiscalité française s'annonce lourde. Enfin, le gouvernement envisage d'ouvrir le marché à une cinquantaine d'opérateurs, ce qui signifie que la concurrence sera d'autant plus féroce.
Dans ces conditions, il semblerait logique que le groupe tente de s'allier à un concurrent en ligne, en ouvrant par exemple davantage le capital de sa filiale à 78%, Partouche Interactive. Mais ses concurrents pourraient préférer dupliquer seuls leur savoir-faire gagné à l'étranger plutôt que de la partager avec un concurrent local.
-Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; 33 (0)1 40 17 17 71; ambroise.ecorcheville@dowjones.com
Publié le 26 octobre 2009 Copyright ©️ 2009 Dowjones

François
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